RE:STONEHEART
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RE:STONEHEART

Stoneheart renaît de ses cendres...
 
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 Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]

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Alexeï Stravinsky


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MessageSujet: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeLun 6 Fév - 15:17

A. Stravinsky VS E. Honey
__________________________________________________________________


L'hiver était là, et par conséquent les revenus de la clinique Stravinsky augmentaient considérablement. C'est fou le nombre de gens maladroits qui se cassent une jambe en dérapant sur le verglas devant chez eux. Surtout quand un espèce de malade mental s'est amusé à verser de l'eau sur le pas de leur porte durant la nuit, histoire que ça gèle bien. Non, ne me demandez pas qui a bien put passer sa soirée de la veille à ça. Vous le savez. Cherchez un peu.

Par une extraordinaire coïncidence - oui, encore un peu et on pourrait presque s'imaginer que je crois à ce que je dis. J'aurais dû faire acteur. Bref, bizarrement, aujourd'hui, Alexeï Stravinsky était un peu fatigué. Avachi dans le confortable fauteuil tournant de cuir noir derrière son bureau, il comptait les bocaux de formols qui s'alignaient sur les étagères des bibliothèques, devant les livres de médecine. Il y en a qui comptent les moutons. Maddoc, lui, a toujours aimé se détacher du lot. Oui, il essayait bien de s'endormir, après avoir délégué son travail à différents subordonnés. Comme d'habitude, en somme. Et, comme d'habitude, c'était la pauvre Eileen Honey qui se retrouvait à cavaler d'un bout à l'autre de la clinique, pour rapporter un café, faire des photocopies, vérifier que tel ou tel patient supposé être mort l'était bien... Bref, que du bonheur. Pauvre Eileen, je te plains. Et crois-moi, être l'objet de la compassion d'une voix off, c'est quelque chose.

    - Mon mignon éclair au chocolat, vous serez sympathique d'aller dresser l'inventaire des organes qui nous restent, je vous prie.
    - Mon chou, rapportez-moi donc ce fameux dossier d'il y a trois mois, voulez-vous ? J'ai envie d'un peu de lecture

Oui. Il y avait des cœurs dans sa voix. Croyez-moi, on les sentait. Et ça donnait presque la nausée. Vraiment, Eileen, j'ignore comment tu fais pour ne pas craquer. Depuis le temps, l'idée de ne pas être payée si tu ne fais pas tout ce que cet enfoiré désire devrais ne plus être suffisante pour te retenir. D'un geste, poussant sur ses jambes, Lex fit pivoter son fauteuil pour se retrouver face à la grande baie vitrée qui laissait passer quelques rayons de soleil hivernaux. Il avait neigé sur Médalionn, et le tapis blanc réfléchissait très bien l'éclat de l'astre diurne, au point que le jeune homme dut quelque peu plisser les yeux pour ne pas ressentir quelques élancements douloureux derrière l'iris. Dommage, ça lui aurait fait les pieds.

Pris d'une envie soudaine et saugrenue, le directeur de clinique aux cheveux corbeaux se dirigea vers l'une des étagères, déplaça deux bocaux contenant des cerveaux d'enfants, flottant dans un formol qui semblait presque phosphorescent sous cet éclairage. Cette manœuvre révéla... Une chaîne hi-fi. Bordel, Lex, qu'est-ce-que tu vas faire encore ?

D'un geste assuré, il attrapa l'un des bouquins se trouvant dans la même bibliothèque, et l'ouvrit pour révéler... Une cache à CD. Bon sang, moi qui croyais qu'il était un peu sérieux, je suis déçu. On la sent, l'ironie dans ma voix ? Non ? Bon, rassurez-vous : je le sais depuis longtemps, que c'est un cas désespéré. Le pire de toute ma carrière de narrateur. Ah, mais je m'égare, Lex a déjà un CD à la main. Un CD sans inscription, sans doute une copie. Et je n'ai pas vu la boîte, discret que je suis. Le jeune homme introduisit le CD dans la chaîne hi-fi, et lança la lecture, avant de reculer, battant déjà la mesure de la mélodie qui allait résonner dans quelques secondes. Les premières notes retentirent.

Non...



La Valse de la Belle au bois dormant. J'aurais dû m'en douter, de la part de ce gamin féru de Disney.

Le bruit de la porte s'ouvrant le fit se retourner. Ah. Pauvre Eileen, si seulement le bureau n'était pas insonorisé, tu aurais put te rendre compte qu'il valait mieux ne pas rentrer. Mais c'est trop tard. D'un pas allègre, dansant, il se dirigea vers toi et attrapa ta main.

    - Bien sûr, tu vas m'accorder cette danse, ma chérie.

Ce n'était même pas une question. Espèce de goujat, on ne t'a jamais appris à demander la permission avant d'emmener danser une demoiselle ? Visiblement non. Lex posa la main sur la taille de la demoiselle et, complètement dans son délire, commença à danser au rythme de la musique, ne prenant pas garde aux protestations - s'il y en avait, il était déjà ailleurs et ne se rendait plus compte de rien - de la pauvre Eileen. Attention mesdames et messieurs, maintenant que je le vois évoluer dans la pièce, je peux vous faire une révélation. Notre enfoiré de service est bon danseur. Youpi...

Pour la forme, le jeune homme glissa quelques compliments à sa cavalière forcée, noyés au milieu d'un flot d'informations telles que :

    - Vois-tu, ma jolie madeleine aux oeufs, cette oeuvre fut utilisée dans un Walt Disney : La Belle au Bois Dormant. Ce qui est amusant, c'est qu'elle a été composée par Piotr Ilitch Tchaïkovski le ballet du même nom. C'est fabuleux, moi et ce compositeur de génie sommes nés au même endroit ! Saint-Pétersbourg, la plus grande ville de Russie, plus grande même que la capitale ! Ah, que me manque la ville fondée par le tsar Peter le Grand ! Mais, tu sais, je ne me plains pas.

Il se pencha un peu vers la demoiselle, se servant de sa stature pour la surplomber.

    - Non, reprit-il, je n'ai pas de raisons de me plaindre, puisque tu es là pour m'amuser !

A ces mots, mimant un accès de joie sans précédents - à part les multiples fois où il avait utilisé le même stratagème pour la taquiner - il la serra dans ses bras.

La porte s'ouvrit soudainement sur l'une des secrétaires de la clinique, accompagnée d'un homme en costume impeccable. Ils se figèrent en découvrant la scène ; Lex, étreignant Eileen comme s'il s'agissait d'un ours en peluche. Cela pouvait prêter à confusion. Profitant de sa position, Maddoc chuchota à l'oreille de son souffre-douleur favori :

    - Ma petite Eileen, je te présente le directeur d'une importante entreprise pharmaceutique qui a fait exprès le déplacement jusqu'ici pour conclure un accord commercial avec nous. Je compte sur toi pour le convaincre d'établir ce contrat !

Et démerdes-toi pour assurer mes conneries... Comme d'habitude. Comme dirais Vanessa Carlton : "Just a day, just an ordinary day"
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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeSam 18 Fév - 11:59

    La journée n'avait pourtant pas trop débuté. Le soleil brillait doucement sur la ville de Medalionn, l'hiver allait à son pas avec lenteur et la clinique bourdonnait doucement, sous les pas des employés et les murmures que l'on s'échangeaient, les perfusions branchées, débranchées, les seringue rangées, parfois brisées, un cri ici et là, et les pas muets du directeur dans son bureau. Une journée ordinaire, qui promettait d'être bien remplie. Oui, c'est bien cela. Ordinaire. Si pour certains, cela peut sembler annoncer un jour tranquille, à vaquer à ses occupations dans l'éternel métro-boulot-dodo, ponctué de discussions amicales et de jurons à l'égart de ceux que l'on apprécie moins, il en allait tout autrement pour Eïleen. Tout autrement.

    Eveillée de bonne heure, elle était arrivée tôt à la cinique, profitant quelques instants durant des derniers moments de silence et de l'écho d eses pas dans les couloirs où l'on percevait les respirations régulières des patients endormis. Lorsque l'on ne l'entendait plus, c'était d'ailleurs très mauvais signe, et ça annonçait quelques complications. Mais ce jour-là, ça n'avait pas été le cas. Du moins, pas encore. Quoique les ennuis arrivaient de nouveau à grands pas - dieu qu'ils allaient vite, ceux là ! C'était fou, aucune chance de les distancer - et la scène qui venait de se jouer dans le bureau de ce cher Mr.Stravinsky, si elle n'avait rien de très exceptionnel, les avait attirés comme des mouches. Damned, comme elle aurait dit avec son très léger accent. Il fallait s'habituer, lorsque l'on côtoyait Alexei - le "Mr. Stravinsky" s'était évaporé depuis longtemps, elle redoutait même d'être un jour assez proche de cet individu pourêtre à même de le tutoyer - à se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Il y était pour quelque-chos,e il fallait dre, car il provoquait plus ou moins quelques situations qui s'avéraient... grandement embarassantes. Qui étaient le lot quotidien de l'employée. Elle en venait même à se demander parfois pourquoi elle s'entêtait à rester dans cette clinique sur l'île perdue de Nouvel-Espoir. Elle avait peut-être l'illusion naïve que s aprésence était un tant soit peu utile dans la clinique, bien qu'elle n'y ait été acceptée sans véritable diplôme attestant ses capacités. Etrangement, le directeur n'avait pas douté d'elle. Sans voyait-il déjà en cette anglaise de quoi égayer ses journées. Les autres employés avaient peut-être la laine moins blanche.

    Quoi qu'il en soit, elle se maudissait pour la cinquante-troisième fois et demi d'être entrée de ce bureau lorsque la porte s'ouvrit bien grande. Un regard oblique, et le compte augmenta. Ce n'était pas sa journée. Les facéties du jeune directeur, peut-être s'y faisait-elle, à la longue. Mais les rumeurs commençaient à courir et cette fois-ci, elle était encore qualifiée pour un nouveau tour de coups d'yeux amusés et de gloussements. L'horloge affichait onze heures quarante-sept. A un quart d'heure près - treize minutes - elle aurait été en pause déjeuner, Alexei aurait reçu ledit directeur d'elle ne savait quelle entreprise - d'ailleurs, cela lui était complètement égal pour le moment - tandis qu'elle aurait été assise sur un banc à grignoter la pauvre salade crudités qui l'attendait dans son sac. Comme elle pairaissait attirante, cette salade de crudités. Tomates, maïs, concombre et.... Eïleen cligna des yeux, une fois. Son cerveau marchait à toute allure, chassant de ses pensées la délicieuse salade de crudités et tenta de trouver dans les trois dixièmes de seconde une solution à la situation présente. Ce n'était pas aisé.

    Elle connaissait un peu la secrétaire qui se tenait dans l'embrasure. Elles avaient déjà échangé quelques mots courtois, se disaient "bonjour" le matin et "Bonsoir" le soir. Les rapports étaient donc plutôt bons entre elles. Mais elle n'ignorait pas que cette charmante dame, si elle avait bien des qualités, avait aussi nombre de défauts considérables. Et c'était une vraie pie jacasse. Mais une véritable. Celle dont on se demande par quel miracle elles parviennent à avoir assez de salive pour arriver à raconter ragot sur ragot, changeant et amplifiant la rumeur à chaque fois, durant toute une journée sans s'arrêter, si ce n'était pour avaler un thé, manger une salade - ne pas penser à la salade ou à la pause déjeuner - ou entrer des données dans leur compagnon informatique. Eïleen devinait déjà à l'étincelle qui s'allumait dans ses yeux et à l'infime air gourmand qui se dessinait sur son visage qu'elle méditait déjà la maière dont elle narrerait la scène à ses amies, à ses collègues, ouau premier patient venu et qui n'aurait rien demandé. Eïleen non plus n'avait rien demandé, d'ailleurs.

    "Juliiiie, tu n'imagines pas ce que je viens de voiiir !"
    " Entre nous, Stéphaniiiiie, je crois bien que les cupidons volent sur la cliniiiique."


    Non, non. Ce serait moins poétique, la secrétaire ne savait pas faire de la poésie. Ce serait des mots plus crus, et la jeune femme les redoutait encore d'avantage. Elle savait que, comme elle le faisait déjà habituellement, elle secontenterait de sourire, de lever les yeux au ciel ou d'ignorer tout bonnement ces racontars. Mais elle n'aimait pas ça, et ça devenait parfois profondément agaçant. Ce serait sans doute une de ces fois là.

    Sans montrer le moindre signe d'énervement, de panique, ou de toute réaction qui aurait été tout à fait normale de sa part, Eïleen profite d'une faublesse dans l'étreinte du Doc' pour se dégager gentiment, lui lançant un regard indéchiffrable puis se tourna ver les nouveaux arrivants. Elle avait toujours en main son dossier - le fameux dossier qui avait tout engendré, quelle idée avait-eu ce Mr. Desponds de tomber malade aussi gravement - qu'elle apportait au directeur, et tâcha de paraître la plus accueillante possible. Dans le mode I'm lovin' my life ♥. Elle serra la main au monsieur et lança quelques mots d'un ton tout à fait enjolivé, le priant de laisser la secrétaire l'accompagner jusqu'à son propore bureau afin qu'il y patiente quelques instants, juste histoire qu'elle ne termine son entretient - au sens propre, soit selon la définition officelle une "conversation, discussion" - avec Mr.Stravinsky.

    La secrétaire fut aimable, et après avoir lancé un coup d'oiel brillant à nos deux jeunots - Now I knooooooow, aaaallllll - sortit du bureau en prenant l'adorable soin de refermer la porte derrière eux. Pleine de bonnes intention, cette dame.

    Eïleen se retourna vers le Doc' et, tandis que résonnaient les denrières notes du ballet, lui tendit le dossier, un beau dossier bleu de la couleur qu'elle préférait.

    "Le suivi de Mr. Desponds."
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Alexeï Stravinsky


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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeDim 26 Fév - 16:02


    Allez vas-y, Lex, rigole pendant que la pauvre Eileen se démène pour que la situation reste favorable à la clinique. Tu es fier de toi, hein, même si tu n'en as pas particulièrement l'air. Non, Alexeï ne semblait pas plus fier de lui que d'ordinaire. Il était même étrangement impassible, tandis que, de nouveau assis derrière son bureau, il regardait sa subordonnée se dépêtrer du problème qu'il avait lui-même créé. Il reprit cependant très vite son masque de grand gamin au visage jovial quand Eileen se retourna vers lui. La secrétaire et l'autre homme quittèrent le bureau du directeur de la clinique sans provoquer l'apparition de la moindre émotion négative sur le faciès du jeune homme. Il n'avait rien à faire des ragots qui pouvaient circuler sur lui. Il était le grand parton, le premier qui viendrait lui chercher querelle ou qui tenterait de le manipuler risquait fort de se retrouver en une fâcheuse posture. D'autant plus qu'il avait un peu plus de moyens pour nuire à ses semblables que la plupart des directeurs de clinique. Des moyens pas franchement légaux qui contrastaient fortement avec l'image de lui que Stravinsky s'acharnait à construire. Si elle savait, Eileen, tu ferais quoi, hein ? Si elle l'apprenait, alors on saurait ce que tu penses vraiment d'elle. Si tu n'éprouves rien de plus qu'un simple sentiment de supériorité, tu la fera taire. Peu importe comment. Mais si tu la considère comme une "amie" - Seigneur, ai-je vraiment utilisé ce mot pour parler d'une des relations d'Alexeï Stravinsky ? - j'ignore comment tu réagirais. Tenterais-tu de la rallier à ta cause ? Jouerais-tu jusqu'au bout, jusqu'à que cela en devienne ridicule, le rôle de celui qui ne sait rien, qui est innocent ? La protégerais-tu ? Mais l'heure n'est pas à ces questions.

    Eileen se rapprocha du bureau, et tendit le dossier.

    "Le suivi de Mr. Desponds." dis-t-elle simplement.
    "Je te remercie." répondis doucement Alexeï.

    Sans un mot de plus, il posa le dossier sur le bureau et l'ouvrit. Il contenait - comme beaucoup de dossiers de personnes très malades - une flopée d'ordonnances plus diverses les unes que les autres, préconisant la prise de médicaments qui s'avéraient au final, dans des cas comme celui de Mr. Desponds par exemple, inutiles. Lex saisit entre ses doigts fins un rapport d'infirmière. Il marmonna quelque chose entre ses dents, moi-même je ne peux vous dire ce que c'était. Il semblait perdu dans ses pensées.

    "Je te conseille de t'asseoir, si ce n'est pas déjà fait" lança-t-il sans même relever les yeux.

    Il n'avait pas consacré un regard à sa subordonnée depuis qu'il avait ouvert la chemise cartonnée aussi bleu que le ciel. Il finit par soupirer, et reposer les papiers. Puis il jeta un coup d'oeil à sa montre, avant de planter son regard dans celui d'Eileen.

    "Comme tu le sais peut-être, Mr. Desponds ne devrait pas tarder à nous quitter. Il est atteint d'une coronaropathie, et est arrivé trop tard pour que l'on puisse faire quoi que ce soit. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, j'ai moi-même opéré le patient, mais cela n'a rien donné. "

    Ah oui, ce fameux patient, l'un des très rares échecs de Maddoc ! Il n'opérait lui-même que lorsqu'il y voyait un défi. Autrement dit, très peu souvent, mais en général il était capable de véritables miracles. Ne pas être sauvé après une opération du jeune homme était l'un des seuls moyens de gagner, non pas sa sympathie, mais son respect. Oui, je vois pourquoi ce nom me disait quelque chose. "Desponds". Un veuf d'une soixantaine d'année, père d'une femme qui avait elle-même deux enfants.

    "J'ai reçu ce courrier ce matin", dit-il en tendant à Eileen un avis d'entrée à la morgue. Il lui laissa un peu de temps pour le lire, pour prendre conscience de ce qui était écrit. "Je suis loin d'avoir ton tact et ton brio pour ce qui est des interactions sociales, je l'avoue moi-même. C'est pourquoi je sollicite ton avis."

    Alexeï se leva de sa chaise et se retourna pour faire face à la fenêtre. Dehors, le ciel était bleu, le soleil brillait. Un vol d'oiseaux passa dans le ciel, juste devant la baie vitrée.

    "A ton avis, Eileen, comment annoncer à un homme à qui il reste au maximum deux mois à vivre que sa fille unique, son gendre et ses deux petits-enfants ont péri dans un accident de voiture ?"
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Eileen Honey


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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeLun 26 Mar - 17:11

    Je suggèrerais aimablement d'entrer dans sa chambre en dansant la salsa, de préférence sur le pied gauche, de lui faire avaler une pizza au chorizo, et pourquoi pas d'applaudir en jetant les quatre-cinq mots désirés. Rien de bien compliqué.

    Il y avait des moments comme ça où Eileen aurait pu souhaiter que son cerveau ne se débranche. Juste un instant. Mais ce n'était vraiment pas le moment ; les ennuis arrivaient en cascade. Et la secrétaire qui attendait dans son bureau. La jeune femme avait, suite à la courtoise proposition d'Alexeï, pris place sur l'unique chaise qui faisait face au bureau. La fin de la musique avait laissé se poser sur la pièce un silence profond, rompu par les seules paroles du Doc'. Un petit effet dramatique tout à fait adapté à la situation. Quelle ironie.

    But Let's get back to the point, ou revenons à nos moutons - pour les chers francophones. L'employée n'ouvrit pas la bouche jusqu'à ce que le jeune homme qui lui faisait face ne se lève. Superbe effet lumineux, un contre-jour magnifique. La neige ne tombait plus, le ciel était clair. Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge. Onze heure cinquante-quatre. C'était grillé pour la pause déjeuner, d'avance. Elle manqua de soupirer, mais garda un calme olympien, réfléchissant au problème épineux qui se posait à elle. Elle avait noté le très léger changement dans la voix du Doc' lorsqu'il avait évoqué l'opération soldée par un échec dudit Mr. Desponds. Epic Fail comme qui dirait. Ou au moins une défaite pour le jeune homme, qui ne s'impliquait réellement dans la vie pratique d ela clinique que lorsque les cas lui aparissaient suffisamment graves pour nécessité son intervention. Inutile de chercher plus loin d'où était venue la main adroite d'Eïleen en chirurgie. La pratique avant toute chose, et l'on prend le tour de poignet très rapidement. Elle n'avait jamais été une élève très sérieuse, simplement assez pour faire ce que l'on attendait d'elle.

    En l'occurrence, c'était parfaitement adapté.

    Elle passa distraitement une main dans ses cheveux bouclés, tandis que ses yeux s'égaraient sur les étagères du bureau. En vérité, la machinerie allait à plein régime là-dedans. Quelle idée avait-on de poser des problèmes pareils, aussi. Mais soit, c'était ainsi. Il ne restait à Mr. Desponds que peu de temps à vivre. Une telle nouvelle, et il ne lui en resterait plus, ça tombait sous le sens. La solution la plus simple aurait bien entendu été de ne pas lui dire du tout, mais le mot simple n'entrait pas dans le jargon des employés de la clinique. ou au moins pas dans celui de la jeune femme. Il s'écoula un instant. L'aiguille de l'horloge allait avec son cliquetis patient.

    Que dire et que ne pas dire, telle était la question. Interrogation qui se faisiat sérieusement sentir. une seconde ou deux avaient déjà dû s'écouler depuis que la voix d'Alexeï s'était éteinte. Trois maintenant. Son regard papillonna entre le bureau, le dossier, la silhouette du docteur, puis le dossier, la fenêtre. Puis revinrent sur sur le dos du Doc'.

    "Triste dénouement."

    Un premier commentaire, qui ne reflétait absolument pas les réflexions complexes qu'elle venait de se faire. Mais quelle importance, après tout. Là n'était pas le soucis. Ca lui avait fait gagner une demi-seconde de réflexion en plus, qui s'avéra complètement inutile étant donnée qu'elle revenait sans cesse à la même conclusion. Elle en était certaine, désormais ; si elle avait été quelqu'un d'autre, en ce moment même, elle se sera peut-être plainte. Mais étant donné qu'elle était encore elle-même et que cette condition ne risquait pas de changer dans la seconde qui allait suivre, il aurait mieux valu que ses pensées travaillent à autre chose qu'à repousser l'image délicieuse de la salade, celle hideuse de la secrétaire, tout en s'acharnant sur ce Mr. Desponds, dont la fille n'auriat jamais dû prendre la voiture la veille. Damned cars. Damned clinique.

    "J'imagine qu'il va falloir amener ça en délicatesse, sans lui cacher le tout mais..."

    Mais. Oui, c'était le mot. Mais qu'est-ce que tu racontes, ma fille ? Inutile de faire semblant. Elle savait bien où il voulait en venir. Mr. Desponds avait gagné un peu d'estime de la part du directeur de par sa résistance superbe - et mortelle sans doute - à l'opération qu'il lui avait fait subir, mais ça ne voulait pas dire pour autant que ces deux-là allaient s'installer à discuter des oiseaux, du beau temps et d'un accident de voiture. Non, bien-sûr.

    "... Je m'en chargerai."

    J'ai une autre affaire sur les bras. Bon, maintenant, ça fait deux.

    Elle allait se lever lorsqu'une stridulation fit vibrer ses tympans, qui vibrèrent de concert avec le téléphone fixe posé sur le bureau du directeur. Au même instant, les sirènes d'une ambulance se faisaient entendre un peu plus loin, hurlant de laisser le passage à leur propriétaire. Un hurlement de concert avec cette sonnerie, cela n'annonçait rien de bon. Peut-être quelque-chose d'amusant pour qui saurait s'en amuser.

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Alexeï Stravinsky


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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeLun 9 Avr - 12:21

[Comment j'ai trop flippé en voyant qu'on était passé au ".forumgratuit.org"... Comment ça se fait d'ailleurs ?]

    Ah tiens, bravo Lex, t'es content hein, de la mettre dans une telle situation. Pauvre Eileen.

    "Triste dénouement."

    Tu ne sais pas quoi dire ma pauvre, n'est-ce pas ? Tiens, en passant il faudra que je songe à varier mon vocabulaire. C'est tout de même la septième fois que j'utilise ce mot depuis le début de ce passage pour le moins sympathique. Ou pas, selon les points de vue. Et Lex, ce con, il sourit en entendant Eileen prononcer ces quelques mots. Tu sais bien qu'elle est mal à l'aise, et tu aimes ça, pas vrai ? C'est comme ça que tu joues. Y'a des gamins qui s'amusent à arracher les ailes des papillons.Toi, tu n'est plus un gamin, tu veux faire croire que tu es grand, comment dit-on ? Mature ? Mais en fait, tu es un sale môme, tes jeux sont juste différents, c'est tout. Et contrairement aux mômes, tu sais que ce que tu fais c'est mal. Et tu continues. C'est pour ça que tout le monde te déteste.

    "J'imagine qu'il va falloir amener ça en délicatesse, sans lui cacher le tout mais..."

    N'essaie pas, Eileen, tu sais très bien comment ça va se finir. Ne fais comme s'il prenait cette affaire suffisamment à coeur pour se lever de son fichu fauteuil et aller voir ce pauvre homme par lui-même. Il faut bien que quelqu'un le fasse, d'accord,mais pas lui. Tu es là, non ? On sait bien que, comme d'habitude, tu va devoir t'occuper du sale travail, et que tu ne diras rien. De peur de perdre ton emploi, peut-être ? Ou quelque soit la raison qui te pousse à supporter, encore et encore, les inlassables caprices d'Alexeï. Le pire c'est que tu ne reçois aucune gratitude vis-à-vis de cela.

    "... Je m'en chargerai."

    Gentille fille.

    Lex se retourna au bruit du téléphone, croisant au passage le regard d'Eileen. Il lui adressa un sourire. Ce genre de sourire horripilant, si sûr de lui, dont il avait le secret. Ce sourire-là disait "Mais bien sûr que tu vas t'en charger, tu ne croyais tout de même pas que c'était moi qui allais le faire, si ?". Eileen, à ta place, ça ferait longtemps que je lui aurai fichu une baffe et que j'aurais tourné les talons sans me retourner, lui disant adieu sans regret en même temps qu'à cette clinique de fous. Pourquoi donc est-ce que cela me fais penser à une oeuvre de Lewis Caroll, où Eileen serait une sorte d'Alice mangeuse de tofu et Alexeï un Chapelier russe privé de chapeau. Allez savoir, je vire peut-être fou, moi aussi, hein Alice ? Oh pardon, hein Eileen ?

    Notre petite raclure - pas si petite que ça en fait - ne fit pas mine de vouloir décrocher le téléphone. Après tout il y a un bon paquet de secrétaires qui seraient ravies de colporter une rumeur selon laquelle le directeur et sa subordonnée font des choses bien plus intéressantes que de répondre au téléphone. Il se pencha au-dessus du bureau et fixa la jeune femme dans les yeux.

    "Merci petite crème anglaise."

    Le Russe se redressa quelque peu et mit la main dans une des poches de son jean. Il en tira une petite clé, qu'il inséra dans la serrure d'un des tiroirs de son bureau. Tiens, le connaissant il doit y avoir un truc louche là-dessous. Alexeï fouilla un peu dans le tiroir, ses recherches lançant quelques tintements étranges dans le bureau surchauffé, puis il posa quelques trucs sur la table.

    Ah. Ah d'accord.

    Une bouteille de vodka et deux verres. Oui bien sûr, Alexeï, et après tu veux qu'on te prenne pour un professionnel de santé sérieux ? Tu peux toujours courir, tu sais. D'une main experte, qui ne révélait pas du tout plusieurs années de maîtrise parce qu'il ne faudrait surtout pas le faire passer pour un sale alcoolique, il déboucha la bouteille et versa le liquide dans les verres. Il en tendit un à Eileen.

    "Garanti sans viande, je te rassure. Allez, prends, je te l'offre, il faut bien se remettre des émotions de la journée."

    Dans une attitude purement hypocrite et surveillant la jeune femme du coin de l'oeil, afin qu'elle ne se débarasse pas en douce du contenu de son verre, le jeune homme se dressa de toute sa hauteur et leva le bras.

    "Trinquons à la santé de la vie, cette magnifique garce qui sait y faire pour pourrir nos existences !"

    Ah tiens, il a enfin trouvé son maître.
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Eileen Honey


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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeDim 13 Mai - 18:34

    Aux dernières paroles du Doc', on l'aurait presque pris pour une personne normale. Enfin normale. non, ce n'était pas le mot adapté. Commune. Un monsieur tout le monde, qui discutait de ses malheurs avec Mademoiselle tout-le-monde devant lui, deux petits verres entre eux et la promesse d'un avenir pire que ce qu'ils avaient déjà vécu. En vérité, seule la dernière proposition s'avérait véridique. Ils n'étaient pas tout le monde, bien qu'Alexeï eût tout à fait été capable de revenir sur cette question si elle avait été posée tout de go, et les verres devant eux étaient bien trop grands de l'avis d'Eïleen. Par contre, l'avenir, au moins le proche, ne promettait pas d'être joyeux. Au moins ça de certain. Le jeune homme s'était donc de nouveau levé, tout en laissant glisser son regard sur elle - histoire de, mais elle en était accomodée désormais - et avait brancid son verre à la vie. Eïleen manqua de laisser échappe run léger sourire lorsqu'ils lança "A la santé de la vie". Voyons. Mais ce fut juste un léger plissement dans ses yeux clairs qui trahit son amusement. Why not, she said. Puis elle reporta son attention et ses prunelles sur le verre qui trônait, désespérément seul et abandonné sur le coin d'un bureau, dans une situation qui n'était certe pas enviable. Mais, au fond, qui s'en souciait ? A vrai dire, la jeune femme travaillait déjà à un refus poli.

    Elle n'avait jamais été témoin d'une réelle crise de fureur chez son patron - cela sonnait étrangement, d'ailleurs, mais c'était bel et bien lui qui l'avait employée. Le souvenir de leur entretien d'embauche était d'ailleurs de ceux qui ne s'oublient pas. Mais non, pas aujourd'hui. Passons. - et si elle pensait ne jamais en arriver à une telle extrémité de sa part pour un petit Non qu'elle aurait le malheur de lui servir sur un plateau, elle était prévenante. Pourtant, cette fois-ci, ce fut un échec cuisant.

    "Merci... mais non merci. Ca ira."

    Eh bien, ma fille, il va falloir faire mieux. Elle quitta un instant le regard du Doc' pour égarer le sien au-dehors, dans la ville blanchie où l'on distinguait quelques silhouettes. Midi sonna. Déjà. Elle posa ensuite les yeux sur le dossier bleuté, qui avait été lui aussi oublié, semblait-il. Une mèche de ses cheveux bouclés vint s'égarer devant ses yeux, et elle la ramena derrière son oreille d'un geste machinal. Alexeï, dans sa posture de Dionysos un peu trop russe, avait quelque-chose d'amusant, si ce n'avait été son regard et cette flamme perpétuelle, mystérieuse qu'ils cachaient. Un peu trop glacée, un peu trop brûlante. Le téléphone avait depuis quelques instants déjà cessé de sonner. La secrétaire devait attendre en jubilant. Peut-être même avait-elle eu l'idée de partager quelques confidences avec cedit directeur. Quelle entreprise dirigeait-il, d'ailleurs ? Elle savait les dons du Doc' pour se faufiler adroitement entre les mailles de la loi. Si, si, c'est légal, pourquoi ? Suivi d'un petit regard tel qu'il savait vous en cuisiner, ça pouvait jeter un froid.

    Et il y avait ce Mr.Desponds aussi. Elle commença rapidement une liste mentale de ce qu'il lui restait à faire aujourd'hui, puis renonça à la terminer. Mieux valait garder encore un tant soit peu de moral. Et pourquoi ne pas tirer profit de sa situation actuelle - soit assise en face du directeur et ayant quelques secondes avant qu'il ne trouve une réplique posée à son refus - pour évoquer certains sujets que, bien que ce fut strictement pour la paperasse, se devaient d'être évoqués.

    "La jeune Stillman est rentrée chez elle ce matin. Il nous reste encore trois places en pédiatrie." Lança-t-elle finalement. " Aucune complication avec sa cheville, elle reste tripède jusqu'au mois prochain."

    Elle se recula légèrement dans son siège et, plogeant la main dans sa poche droite, en sortie une lettre, encore impeccable, lisse et blanche. Le nom du Doc' y avait été inscrit d'un écriture légère, penchée et aux majuscules travaillées, mais à l'adresse de la clinique. Eïleen était parvenue à la retirer des doigts un peu trop crochus et curieux de la plus jeune secrétaire pour aller la porter directement à son destinataire. Enfin directement. Disons qu'elle avait passé déjà quelques heures dans la blouse immaculée de la jeune femme qui, pour tout dire, l'avait franchement oubliée jusqu'à cet instant.

    "Cela vous est adressé."

    Remarque inutile, mais il le fallait bien. D'autant que cette missive l'intriguait légèrement. Etait-ce de part son écriture qu'elle trouvait plutôt agréable et esthétique, ou parce qu'il n'était marqué aucun destinataire au verso ? Loin d'Eïleen l'idée de vouloir s'immiser dans le quotidien de son employeur - qui se chargeait pourtant bien de le faire dans les siennes -, mais elle avait eu l'automatisme de retourner l'enveloppe, comme elle le faisait avce les siennes. Maladresse non remarquée, et qui ne le serait jamais.

    Elle allongea le bras et, le poignet légèrement courbé, tendit la lettre au jeune homme.
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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeMer 16 Mai - 18:16

"Merci... mais non merci. Ça ira."

Oulà. Oulàààà. Oulàlà ! Eileen vient de dire "non" à Alexeï Stravinsky. Bravo ma grande ! Champiooooonne ! Ahem. Intéressons-nous plutôt à la réaction de Maddoc. Je dois avouer que je crains le pire...

Une étrange lueur passa dans les yeux du Russe, qui resta pensif, contemplant le visage d'Eileen qui ne semblait pas véritablement s'en rendre compte. Ou peut-être qu'elle n'en avait tout simplement rien à faire, après tout. Mais non, elle n'était pas folle. Toujours surveiller Lex du coin de l'oeil et noter ce qu'il fait, toujours. Cela peut épargner bien des désagréments par la suite. Du genre se faire kidnapper et séquestrer dans sa cave parce qu'il a remarqué un petit truc, un tic, qu'on lui a enseigné être typique des opportunités à saisir. Non, apparemment ce n'était pas un regard de ce genre là qu'avait Lex. Avec un sourire, il se pencha au-dessus du bureau et se saisit du verre.

"Comme tu veux, mais ce serait dommage de gâcher cette vodka. Ça coûte cher à faire importer directement de Russie !"

Sur ce il porta le verre à ses lèvres et en but le contenu. Mais oui, fais-nous croire que tu n'as pas servi Eileen en sachant parfaitement qu'elle allait refuser, et que tu allais pouvoirs boire encore un peu sans qu'on te le reproche parce que, eh bien, il ne faut pas gâcher.

"La jeune Stillman est rentrée chez elle ce matin. Il nous reste encore trois places en pédiatrie. Aucune complication avec sa cheville, elle reste tripède jusqu'au mois prochain."

Alexeï bailla et s'assit dans le fauteuil, résistant à une furieuse envie de s'y affaler purement et simplement. Mais cela aurait manqué d'élégance et l'élégance, son grand-père lui avait appris que c'était un moyen comme un autre de faire bonne impression. Non pas qu'il se souciait de l'image qu'Eileen avait de lui, il savait bien qu'elle ne le considérerai jamais comme quelqu'un de respectable, droit, intègre, honnête, et tous ces autres mots désignant des gens qui, aux yeux du bruns, ne méritaient qu'un seul qualificatif. "Faibles". Être honnête, et tout le reste, ne servait à rien du moment que l'on savait suffisamment bien mentir pour garder une bonne image.

Toutefois, l'attitude de Maddoc ne cachait en rien son désintérêt profond de l'état de la gamine Stillman. Sarah. Ou Emilie. Une gamine qui avait voulu remercier le gentil médecin qui s'était occupé d'elle et avait demandé à Alexeï, qui passait dans le coin, de les lui donner, parce qu'elle ignorait où le trouver. Evidemment ce médecin n'était autre qu'Eileen. Étrangement, il avait bien fait ce que la gamine lui avait demandé, juste parce qu'il s'ennuyait et que cela pouvait toujours l'occuper quelques minutes. Il avait donc rebroussé chemin - il était auparavant déterminé à se rendre à la morgue - et avait déposé le paquet de bonbons dans le casier d'Eileen, ne se souciant guère d'être vu par les secrétaires. Eileen ne saurait sans doute jamais que c'était lui qui avait joué le messager. Tant mieux, d'ailleurs, elle aurait pu mal comprendre la situation. peut-être aurait-elle crut que le cerveau de Lex s'était soudain mis à lui faire ressentir de la sympathie. Alors qu'il s'en fichait pour ainsi dire complètement et avait même oublié la gamine.

"Cela vous est adressé."

Alexeï dirigea son regard vers la main d'Eileen et tendit la sienne pour prendre l'enveloppe qui s'y trouvait. Avant même de regarder ce qui était inscrit sur l'enveloppe, il échafauda toutes sortes d'hypothèses. Lettre de menace d'une de ses anciennes victimes, qu'il lui faudrait faire taire définitivement si elle s'enhardissait au point de le contacter ? Lettre de regret d'une des femmes qu'il avait fait semblant d'aimer afin de leur soutirer des informations ? Lettre d'un "partenaire" l'informant que la cargaison de marchandises plus ou moins légales qu'il attendait de réceptionner pour le compte de son grand-père était bien arrivé ?

Il se décida enfin à regarder la lettre. Toutes ses idées se détruisirent, mais ce ne fut pas pour lui déplaire, au contraire. Il reconnaissait cette écriture. Typique de la famille Stravinsky. Encline à laisser passer toutes sortes de messages, ne serait-ce que dans la façon dont les ronds sur les i étaient formés.

"Vois-tu, ma petite meringue, je suis bien content de t'avoir engagée en tant que secrétaire personnelle plutôt que l'une de ces demoiselles qui, soyons honnêtes, manquent singulièrement de respect pour la vie privée des gens. Si vous aviez ouvert cette lettre, je pense que je vous aurais coupé un doigt. Peut-être même deux."

Il observa un instant l'effet de ses paroles sur la pauvre Eileen, puis un grand sourire étira ses lèvres pâles.

"Je plaisante, voyons ! C'est mon neveu qui s'amuse à m'envoyer des lettres codées. Il se prend pour un agent secret. Il a huit ans. C'est mignon à cet âge-là, n'est-ce pas ?"

Mouahaha. Je suis mort de rire; pas toi Eileen ? Mais oui bien sûr, Alexeï. Heureusement que tu n'es pas du genre à t'étendre sur ta vie privée sinon l'excuse du neveu pourrait aller directement aux oubliettes, et tu serais dans le pétrin. Ou pas. Non, tu n'aurais aucun mal à en inventer une autre. Le Russe ouvrit l'enveloppe, fit glisser la lettre en dehors et la lut, faisant mine de traduire la suite incompréhensible de chiffres et de lettres qui prenaient leurs aises sur le papier.

"Cher oncle, nous passons de bonnes vacances au bord de la Méditerranée. Aujourd'hui j'ai attrapé un crabe. Maman a aussi dit qu'il fallait que je fasse attention aux méduses. Bisous, à bientôt !"

En même temps, il traduisait mentalement la véritable teneur du message. "Alexeï, le fils du directeur Borden est bien arrivé à destination. Tu ne devrais avoir aucun mal à conclure cet accord dont tu me parlais il y a de cela quelques semaines. Si besoin est, tu trouveras scotché au fond de l'enveloppe une petite carte mémoire compatible avec ton téléphone, contenant toutes les données concernant le trafic de stupéfiants auquel s'adonne ce cher directeur pharmaceutique. Je te ferai parvenir dès que possible toute information que tu me demanderas. Que ta vie soit longue, mon frère. Lethal."

Alexeï sourit, glissant dans la poche de sa veste l'enveloppe et la lettre.

"Ah, les enfants. C'est vraiment adorable."

Connard. Tu viens d'en faire kidnapper un, je te signale. Il a quoi ? Six ans, le gamin Borden ?

"Ecoutez, Eileen, je me sens d'humeur généreuse aujourd'hui. Je m'occupe de passer cet accord avec l'homme que vous avez vu tout à l'heure, et je vous invite au restaurant, d'accord ?"

S'enrichir d'une main pour jouer au gentleman de l'autre. Sauf que comme d'habitude, il ne lui laissait pas le choix. Il se téléporta dans la petite salle d'attente où se trouvait M. Borden, négocia rapidement avec lui - usant d'arguments, comment dire ? Frappants - et se téléporta de nouveau dans son propre bureau, d'humeur joyeuses pour le restant de la journée.

"Une préférence pour notre lieu de déjeuner ?"

Ouais c'est ça, essaie de faire le galant va, enfoiré. Tsss.
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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeMer 16 Mai - 21:22

    Une crédibilité un peu douteuse, vous ne croyez pas ?

    C'aurait pu être un bon résumé de l'état d'esprit de la sage Honey en cet instant. Elle se doutait bien que l'écriture qu'elle avait aperçu sur la lettre n'était pas l'oeuvre d'un... qu'avait-il dit ? Neveu. Petit neveu de huit ans. Elle imaginait très mal l'enfant prendre une belle plume et un encrier, avec ses petites menottes ensablées et ses cheveux encore humides des embruns qui les avaient fouetté durant la journée. Bon. Peut-être en faisait-elle trop. Le petiot pouvait éventuellement avoir une superbe écriture, et avoir décidé d'écrire avec l'un de ces chers stylos à plume dont la famille du Doc' ne devait pas manquer. Mais tout de même. Etait-ce l'habitude, qui lui avait donné cet instinct soudain, cette impression légère mais lancinante que la vérité lui était légèrement, pour ne pas dire totalement, cachée ? Il fallait dire que ses contacts avec Le docteur se faisaient légèrement plus... rapprochés ces derniers temps. Il l'avait pourtant physiquement laissée plus ou moins tranquille le mois précédents. Sans doute une baisse soudaine de sa hardiesse naturelle. Ou peut-être ne se faisiat-elle que des illusions, et sa vie à la clinique avait pris pendant l'hiver une monotonie étonnante. Comme qui diriat, on s'habitue à tout. Enfin, presque. Il n'était pas dit que l'on parviendrait à s'habituer à un énergumène tel qu'Alexeï. Mais savait-on jamais.

    Elle jeta un regard léger au docteur, qui replaçai d'un geste presque machinal le papier dans l'enveloppe, poncuant le tout d'un charmant "Ah, les enfants. C'est vraiment adorable.". Hm. Eïleen ne lui connaissait pas ce nouveau côté paternel. Il faalait aussi croire que la proximité du docteur donnait à ses pensées une étrange ironie. Son esprit semblait s'être comme fait à la condition qu'elle lui avait imposé en acceptant l'emploi à la clinique. Une légère vague de nostalgie l'envahit, manquant de lui arracher un sourire. Elle se souvenait comme si ç'avait été la veille de son arrivée entre ces blancs murs. Drôle de souvenir, d'ailleurs.

    Un mouvement du docteur vint couper court à ce bref intermède Memories. Très léger. A peine s'il avait esquissé une avancée d eson visage vers elle? Pourtant, elle devina avant qu'il n'ouvre la bouche qu'il allait s'adresser à elle, sous peu, et lui faire part de l'une de ses nouvelles et parfois bine étranges initiatives. Such a guy. En effet. A peine eut-il achevé sa phrase qu'il disparaissait. La jeune femme se retint de lever les yeux au ciel, ne sachant s'il fallait être désespérée, amusée ou simplement prendre la situation avec son calme habituel. Elle opta pour la dernière et jeta un nouveua coup d'oeil à l'horloge. Midi six. Tiens, déjà. Une petite pensée à al pauvre salad,e d'autant que l'initiative d'Alexeï semblait la condamner. Elle n'avait pas mis de vi aigrette, sans doute pourriat-elle la manger le soir-même, devant un bon DVD. Hm. Ce n'était pas une si mauvaise idée. Peut-être aurait-elle le temps de surfer un peu sur le net avant, ou d'aller jogger avec son chien. Le jogging était une meilleure idée, il n'était pas sorti, si ce n'était pour courir dans le jardin ce jour-là.

    Elle s'installa un peu plus confortablement sur son siège. Le tic-tac régulier de l'aiguille rythmait le temps qui s'écoulait. Combien de temps le docteur mettrait-il à convaincre le directeur ? Sans peu. Beaucoup moins qu'elle ne l'aurait fait. En revanche, elle n'osait imaginer l'allure de la secrétaire en voyant que ce n'était pas elle qui descendait mais ledit Maddoc. Enfin, elle y songerait plus tard. ce n'était pas encore l'instant. Elle balaya du regard la pièce. Elle y était venue bien des fois déjà.
    Tic.
    Des étagères au contenu pus ou moins douteux.
    Tac.
    Bon, ce restaurant, il allait falloir y songer. Elle ne doutait pas de l'invitation du docteur, et c'en était une de bien autre dimension que la précédente, à savoir celle de tremper ses lèvres dans un verre de vodka. Verre qu'il s'était empressé de boire, d'ailleurs. Et elle avait noté au passage qu'il s'était soudain mis à la vouvoyer de nouveua. Ca aussi, c'était étrange. Elle ignorait si c'était un caprice, une fantaisie soudaine ou bien une conséquence de la missive qu'elle lui avait faite parvenir ; en tout cas, le fait était là. Restait à voir combien de temps ça durerait. Elle paria intérieurement sur l'heure qui suivait. Ensuite, avec la reprise de leur travail, il lui reprendrait bine l'envie de tutoyer sa madeleine, qui ne savait trop si elle devait devenir martyr ou favorite. Et, à vrai dire, elle n'y songeait pas tant.

    Deux minutes s'étaient écoulées. Pas mal, pas mal. Elle repoussa encore une fois quelques mèches qui lui tombaient devant les yeux, et se décida enfin à se saisir de l'élastique accroché autout de son poignet pour se les nouer en un chignon peu serré, mais qui l'empêcherait d'avaler sa chevelure. Elle avait de doutes sur sa comestibilité, et son statut de végétarienne lui interdisait de s'auto-dévorer. Non, non, c'est simplement quer manger des cheveux, ce n'était - et n'est - pas agréable du tout. Elle attacha donc ses longues boucles, et terminait de les enrouler lorsque le docteur réapparut devant elle. Un regard en biais. Quatre minutes et des poussières. Joli score.

    Et elle n'avait toujours pas réfléchi, non. Elle termina sa coiffure et haussa légèrement les épaules. Du moment qu'elle pouvait y déguster quelque-chose qui s'approchait du'n légume, d'un fruit ou d'une céréale, cela lui allait. Dans le pire des cas, elle n'aurait qu'à... regrader Alexeï manger. Mais seulement dans le pire. Une esquisse de sourire se forma sur ses lèvres.

    "Si vous avez des suggestions."

    Les remerciements vinedraient plus tard. Comme dans le kinder ; attendons de découvrir la surprise avant de faire mine d'être contant.
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Alexeï Stravinsky


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MessageSujet: Re: Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥]   Just a day, just an ordinary day [PV Sucre d'Orge ♥] Icon_minitimeMer 16 Mai - 22:00

    "Si vous avez des suggestions."

    Ma chère, très chère Honey, je renonce à te comprendre. Pour une fois qu'il te propose de choisir, pour une fois qu'il te permet d'exprimer tes opinions et qu'il y prête un quelconque intérêt, tu abandonnes ce privilège. Va consulter un docteur, ma pauvre enfant, tu dois avoir de la fièvre.

    Alexeï sourit et se saisit de sa sempiternelle veste à col en fausse fourrure, qu'il passa. L'air était froid dehors, et il ne tenait pas vraiment à attraper une quelconque maladie. Surtout pas quelque chose de grave, comme une pneumonie. Son excuse était que cela interférerait avec ses affaires. En fait, il avait peut-être juste peur de tomber sur un médecin comme lui.

    "Si j'ai des suggestions ? Bien sûr, petit sucre. Je propose le restaurant asiatique qui a ouvert en centre ville. J'ai étonnamment envie de sushis. Et ils proposent des plats compatibles avec ton régime. Il faudra d'ailleurs un jour que tu m'expliques l'intérêt de cette alimentation..."

    Peut-être juste l'envie de ne pas manger de pauvres bêtes qui n'ont rien demandé. Oui, je sais, les plantes non plus n'ont rien demandé. Mais. Mais je suis du côté d'Eileen. Je suis toujours du côté qui n'est pas celui de Lex. Ne jamais, jamais compter sur moi pour prendre sa défense. Le jeune homme s'approcha de la Galloise et lui prit le bras à la façon des gentlemen. Il poussa même l'audace jusqu'à esquisser un semblant de révérence.

    "Cependant milady, cela peut attendre, il s'avère que j'ai faim et je suppose que nous sommes deux dans ce cas. L'explication devra donc attendre" dit-il d'un ton affecté. Qui aurait peut-être fait rire un enfant. Peut-être. Quoique l'on dise souvent que les enfants ont un don pour ressentir les émotions des gens, et leur vraie nature. Et un enfant aurait sans doute senti que Lex avait plus le rôle du Croquemitaine que du Prince Charmant. Qu'il était plus fait pour être le pervers dans la rue qui propose des bonbons pour attirer les enfants chez lui plutôt que le gentil monsieur qui considère tous les gamins du coin comme ses propres petits enfants.

    Et tandis qu'Alexeï menait Eileen à sa suite, je me mis à penser à quelle aurait été la nature de leur relation si Eileen avait eu le don des enfants.
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